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Collectif du Pervou
13 août 2018

Rénovation du cycle 3 de l'Ecole obligatoire

 

Le comité du Collectif du Pervou a invité ses membres à participer à une séance de travail consacrée à l’examen du projet de rapport sur la rénovation du cycle 3 de l’Ecole obligatoire neuchâteloise, dans le cadre de la procédure de consultation initiée par Mme la Conseillère d’Etat Monika Maire-Hefti, cheffe du DEF. Cette séance de travail s’est tenue le 25 septembre 2013, à la Maison du Pervou à Boudry, lieu traditionnel de nos séances.

Compte tenu de la spécificité du Collectif du Pervou – Observatoire de l’Ecole constitué d’experts de toutes provenances -,  c’est, somme toute, naturellement, qu’il a opté pour un angle de travail quelque peu différent, soucieux d’attirer l’attention des autorités et des acteurs de l’école, sur le thème de la marginalisation scolaire, en lien très étroit avec les « outils » de sélection du cycle 3.

Les considérations qui suivent ne doivent pas être perçues comme un rejet du projet de rapport mis en  consultation. Bien au contraire ! Ni dupes ni naïfs, les membres du Collectif sont parfaitement conscients qu’il n’est pas question de soumettre un projet révolutionnaire qui se verrait immédiatement rejeté par l’ensemble des acteurs concernés. Le retrait du projet de réforme de l’école secondaire intervenu en 2004 est dans toutes les mémoires. Le canton de Neuchâtel ne peut se permettre un nouvel échec de la refont de ses structures. C’est là une des raisons pour lesquelles le Collectif du Pervou souscrit au projet de loi mis en consultation, parfaitement conscients qu’il vaut mieux mettre en œuvre de nombreuses « petites » évolutions que de devoir affronter une  révolution.

Toutefois, force est de constater que le rapport ne témoigne guère d’une vraie volonté de modifier la philosophie pédagogique de l’Ecole neuchâteloise. Certes, on habille les principes d’orientation-sélection sous de nouveaux atours mais on ne perçoit pas le souci de permettre aux plus démunis de s’inscrire dans la vie professionnelle, respectivement la vie sociale, au terme de la scolarité obligatoire.

Car la réalité résiste… De plus en plus de jeunes vivent des situations délicates en fin de parcours scolaire. Nombre d’entre eux se retrouvent, dans les mois qui suivent, dans les mailles de plus en plus « vailles » de l’aide sociale. Depuis près de vingt années, tentant de répondre aux nombreux cris d’alarme lancés par quelques partenaires de l’école, on crée des classes de tous types, sous des appellations et intitulés divers, pour tenter de « sauver » les plus faibles.  Car il convient de demeurer conscient que,  pour cette catégorie d’élèves, notre système scolaire fait office de « centrifugeuse », contraignant à des choix par défaut, au terme d’échecs successifs.

En ce qui concerne les contenus du projet de rapport, le Collectif du Pervou relève que le chapitre intitulé « Aides pédagogiques » est particulièrement faible. Ses membres observent comme un paradoxe entre les déclarations d’intentions du préambule et les moyens d’atteindre ces objectifs.

A considérer le volume impressionnant de leçons particulières dispensées par des « privés » aux enfants des familles les plus aisées, il n’est pas surprenant que l’écart entre les plus démunis et les plus chanceux ne cesse de s’accroître. Ainsi, au fil des ans, c’est une véritable « banlieue » scolaire que l’on génère ! Par exclusion… A ce propos, l'un des participants neuchâtelois-jurassien, aujourd’hui vaudois a évoqué deux exemples  intéressants existant dans ce dernier canton: le CVAJ (Centre vaudois d’aide à la jeunesse) et  « Accent », une structure récente mise sur pied M. Pierre-Yves Maillard pour appuyer spécifiquement les requérants d'asile.

En corollaire, le Collectif du Pervou se montre fort sceptiques au sujet des capacités – et de la volonté – des enseignants en général, les « spécialistes » plus particulièrement, d’enseigner dans un contexte hétérogène, de gérer une indispensable pédagogie différenciée, de soutenir les élèves les plus en difficultés, à un âge où les problèmes de comportements atteignent des dimensions souvent difficilement contrôlables. La formation prévue à cet effet et dispensée par la HEP-BEJUNE ne pourra remédier à ce grave déficit. Cette dernière institution n’en n’a ni les forces ni les compétences

En résumé, le Collectif du Pervou agréée aux conclusions du rapport, considérant cette petite rénovation – sorte de ravalement de façade- comme indispensable après plus de vingt-cinq années d’attente. Toutefois, il est de son devoir également de rendre les décideurs attentifs, si besoin est, aux dangers inhérents à une absence de volonté politique de modifier la structure profonde et la philosophie pédagogique de l’école. Cependant, dès lors que le système scolaire satisfait les couches « moyennes  et supérieures » de la population, chacun sait qu’il n’est point besoin de bouger les lignes davantage qu’il ne faut !

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