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Collectif du Pervou

7 septembre 2018

Victoire du Collectif du Pervou

 

 

Communiqué à l’attention de la presse et des décideurs politiques communaux

 

Victoire : satisfaction et vigilance !

 

Le Collectif du Pervou salue l'annonce du Conseil d'Etat neuchâtelois qui affirme, dans un communiqué de presse quelque peu pernicieux,  revenir sur sa décision d'augmenter les effectifs des classes des cycles 1 et 2 de la scolarité obligatoire, mesure initialement décrétée pour la rentrée scolaire d'août 2019 et figurant dans le Programme de législature du gouvernement.

Le Collectif du Pervou considère dès lors que la pétition lancée la semaine dernière n’était pas « inutile » selon les termes du Conseil d’Etat puisqu’elle a généré cette heureuse précision qui prend valeur de décision. La pétition est donc retirée non sans remercier les plusieurs dizaines de signataires ayant choisi de soutenir cette démarche citoyenne.

Le Collectif du Pervou espère que les prochains débats du Grand Conseil  relatifs au budget 2019 épargneront l’école.  Il estime toutefois qu’il s’agira de demeurer extrêmement vigilant dès lors que le Plan financier accompagnant le Programme de législature mentionnait des coupes financières extrêmement importantes à l’encontre de l’école, pour les trois exercices à venir.

1er septembre 2018

 

Contacts :

-      Claude-Alain Kleiner, Grand-Rue 5, 2112 Môtiers            078 924 35 45

-      John Vuillaume, rue Louis-Favre 62, 2017 Boudry            079 316 53 66

-      Stéphane Cattin, Réservoir 4, 2034 Peseux                        079 387 03 05

 

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7 septembre 2018

La communication pernicieuse du Conseil d'Etat

Le Conseil d’État n’entend pas augmenter
le nombre d’élèves par classe
Le lancement d’une pétition contre l’augmentation d’un élève par classe dans les
écoles neuchâteloises annoncé avant-hier est inutile. La mesure, prévue
initialement par le Conseil d’État dans son plan financier de législature, a été
abandonnée suite aux réactions des député-e-s et des syndicats de l’enseignement.
Le Département de l’éducation et de la famille (DEF) informe que le lancement d’une
pétition contre l’augmentation d’un élève par classe dans les écoles neuchâteloises est
sans objet. En effet, la mesure, prévue initialement par le Conseil d’État dans son plan
financier pour la législature 2018-2021, a été abandonnée suite aux vives réactions des
député-e-s et des syndicats de l’enseignement. Pour rappel, une pétition similaire avait
été lancée par les syndicats en décembre 2017 et avait récolté 3’860 signatures.
Conformément à la loi sur le droit de pétitions, le DEF a répondu aux pétitionnaires en mai
2018, en relevant que si le taux d’encadrement des élèves neuchâtelois se trouve dans
une moyenne comparable à celles des autres cantons, par contre le système en vigueur
dans notre canton peut conduire à la création de classes avec de très grands ou de très
petits effectifs. C’est la raison pour laquelle le DEF a fait part aux syndicats de son
intention d’établir un nouveau cadre cantonal qui introduirait une fourchette d’élèves par
classe, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres cantons romands. Ce système nouveau
permettrait par ailleurs d’introduire un facteur de pondération pour certains élèves pour
lesquels il aura été établi des besoins éducatifs particuliers d’une gravité avérée.
Dans le respect de ces engagements pris vis-à-vis des syndicats, une révision de l’arrêté
concernant le subventionnement des classes dans la scolarité obligatoire est en cours.
Cette révision ne prévoit pas d’augmentation du nombre d’élèves par classe. Bien au
contraire, elle vise à mieux prendre en compte l’intensité de l’enseignement auprès des
élèves en difficulté (pondération).
Sur l’ensemble de de la scolarité obligatoire dans le Canton de Neuchâtel, le nombre
d’élèves par classe pour la rentrée 2018 est stable. Il convient également de rappeler que
les classes neuchâteloises ont des effectifs moyens légèrement inférieurs à la moyenne
nationale pour les années 3 à 8 et légèrement supérieurs pour les années 9 à 11. Voir
l’enquête de la CDIP sur les effectifs des classes dans les cantons :
http://www.edk.ch/dyn/15485.php.
Contact :
Monika Maire-Hefti, conseillère d’État, cheffe du Département de l’éducation et de la
famille, tél. 032 889 69 00.
Neuchâtel, le 30 août 2018

26 août 2018

Pétition "Pour une école au centre des villages et des quartiers, non aux coupes budgétaires!"

26 août 2018

Lancement d'une pétition "Non aux coupes budgétaires"

 

 

PETITION

 

« Pour une école au centre des villages et des quartiers, non aux coupes budgétaires ! »

 

Le Conseil d’Etat possède l’art de la dissimulation ! L’annonce de l’augmentation d’un élève de plus par classe pour la rentrée 2019-2020 ne frappe pas les esprits. Au contraire, elle séduit tant elle paraît sans effet…

Or, l’application de cette nouvelle mesure d’économies sur le dos de l’école se traduira pas la fermeture de plusieurs dizaines de classes à travers le canton, pénalisant en priorité les régions à faible densité démographique – les écoles de villages et des quartiers périphériques -.

Ainsi, par voie de conséquence, ce sont les familles neuchâteloises qui seront contraintes de jongler entre déplacements multiples de leurs enfants et recherche de solutions d’accueil parascolaire.

Sans parler de l’impact négatif sur la qualité de l’enseignement et les effets pervers subis, une fois encore, par les élèves en difficultés nécessitant des besoins éducatifs particuliers. Bref, ce sont les familles défavorisées qui feront les frais d’une telle mesure.

Non, l’Ecole républicaine n’a pas vocation à déserter les petits villages ou les quartiers périphériques de nos villes. Bien au contraire ! A prendre de telles décisions requises par le Conseil d’Etat, les députés neuchâtelois accentuent les inégalités, la ségrégation sociale et l’exclusion des plus fragiles ! L’histoire et la tradition du Canton de Neuchâtel démontrent l’inverse. Merci de nous aider à remettre notre canton sur les rails de la solidarité et de la cohésion sociale.

Si nos préoccupations rejoignent les vôtres, signez et faites signer la pétition adressée au Parlement neuchâtelois :

 

« Pour une école au centre des villages et des quartiers, non aux coupes budgétaires ! »

 

 

 

PETITION

 

« Pour une école au centre des villages et des quartiers, non aux coupes budgétaires ! »

 

Développement

 

En automne 2017, le Conseil d’Etat présentait son Programme de législature 2018-2022, l’accompagnant d’un plan financier de législature comportant le détail de toutes les mesures décidées dans l’objectif de ramener les finances cantonales à un niveau acceptable.

 

Parmi ces nombreuses mesures, outre la réduction des moyens accordés aux enfants ayant besoin d’orthophonie, le Conseil d’Etat a choisi de modifier l’arrêté de subventionnement des classes dans la scolarité obligatoire (410.105) -  cycles 1 et 2 seulement -, augmentant de 1 élève par classe la moyenne autorisée pour chaque cercle scolaire du canton de Neuchâtel.

 

Cette mesure, apparemment anodine, aura de très lourdes conséquences puisque ce seront plusieurs dizaines de classes qui seront ainsi fermées dans le canton, prioritairement dans les petits villages et dans les quartiers périphériques.

 

Pour mieux comprendre l’arithmétique de cette opération, voici l’extrait de l’arrêté cité ci-dessus :

 

Article premier Le présent arrêté fixe le subventionnement des classes de l'enseignement obligatoire.

Art. 2 1Le département fixe les modalités de calcul permettant de définir le nombre de classes qui sera autorisé et subventionné dans les cycles 1, 2 et 3 de la scolarité obligatoire.

2Les classes de l'enseignement spécialisé des écoles publiques ainsi que les classes des établissements spécialisés pour enfants et adolescents font l'objet de dispositions d'organisation particulières.

3En règle générale, le département n'accorde pas de subvention pour les périodes d'enseignement qui dépassent les normes fixées aux articles 3 et suivants.

Art. 3 Le nombre de classes pris en considération pour l'organisation de l'année scolaire à venir et le subventionnement des charges qui en résulte sont définis, par cercle scolaire, par l'addition d'une enveloppe de base et d'une enveloppe complémentaire.

Art. 4 1L'enveloppe de base se compose de l'addition des trois enveloppes de cycle.

2Une enveloppe de cycle donne le nombre de classes de formation régulière qui sera attribué au cycle concerné.

3Les enveloppes de cycle sont calculées en divisant le nombre d'élèves par:

a) 18 pour le cycle 1;

b) 19 pour le cycle 2;

c) 20 pour le cycle 3.

 

En conséquence, dès la rentrée 2019-2020, les enveloppes de cycles seront calculées en divisant le nombre d’élèves par :

a)      19 pour le cycle 1 ;

b)      20 pour le cycle 2 ;

c)       20 pour le cycle 3.

 

Cette mesure ne concerne donc que les cycles 1 et 2, soit les premiers degrés de la scolarité obligatoire, degrés particulièrement déterminants dans le déclenchement des apprentissages fondamentaux, degrés les plus difficiles au plan de la gestion pédagogique pour les enseignants. Cette décision est donc d’autant plus absconse qu’elle pénalise les enfants en bas âges et les élèves aux besoins éducatifs particuliers.

 

Cette mesure est passée d’autant plus inaperçue auprès des députés qu’elle génère, dans le même temps, une économie substantielle pour les Communes, raison pour laquelle, à côté des chiffres indiquant les économies ainsi réalisées – 0,5 million de francs en 2019 puis 1 million de francs entre 2020 et 2022 -, il est mentionné : « amélioration pour les communes ».

 

Cette nouvelle mesure vient s’ajouter à de nombreuses autres subies par l’Ecole neuchâteloise au cours de ces dernières années. Dès lors, la gravité des conséquences impose de réagir. Non seulement, les petits villages et les quartiers périphériques des grandes communes verront les postes de leurs collèges se fermer mais les élèves subiront les effets pervers de l’augmentation des effectifs dans les classes des petits degrés. De surcroît, les enseignants formés aujourd’hui à l’application d’une pédagogie différenciée verront leurs conditions de travail se détériorer une nouvelle fois. Enfin, ce sont des places de travail qui ainsi disparaitront et les jeunes en formation se verront, une fois encore, poussés à l’extérieur de nos frontières cantonales.

 

Pour toutes ces raisons, nous encourageons chacune et chacun se sentant concernés par l’avenir des jeunes de notre canton et par la qualité de notre Ecole à signer et à faire signer la pétition :

 

 

« Pour une école au centre des villages et des quartiers, non aux coupes budgétaires ! »

 

Août 2018

13 août 2018

Le Collectif du Pervou se donne une identité!

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13 août 2018

Appel à la Confédération

 

Ecole neuchâteloise : faut-il appeler la Confédération à la rescousse ?

Au nom du principe de subsidiarité, le soutien de la Confédération pourrait-il être réclamé lorsque, comme Neuchâtel, un canton ne parvient plus à faire fonctionner et évoluer son école ?

De multiples causes, financières, administratives, stratégiques et politiques, expliquent une situation fortement dégradée  au cours de ces quatre dernières années. La volonté esquissée quatre ans plus tôt par un Philippe Gnaegi énergique, pour lequel les limites budgétaires ne devaient pas empêcher l’évolution des structures de notre système de formation, a fait long feu. Une fois ce dernier débarqué par le souverain, les services administratifs ont retrouvé le pouvoir qui leur avait été légitimement confisqué le temps d’une législature. Sans guide politique, la haute administration peut donc se défouler à concocter tous les menus possibles et imaginables d’économies, du plus farfelu au plus absurde. En la laissant ainsi travailler à vue, le pire peut advenir. A l’instar de la nouvelle grille salariale du corps enseignant qui semble l’œuvre d’esprits peu enclins à percevoir le rôle primordial tenu par l’éducation dans notre société. Dans cette affaire, la Conseillère d’Etat semble n’y avoir vu que du feu !

L’Etat paraît aujourd’hui incapable de tenir son rôle de garant républicain inhérent à sa mission régalienne, avec un service de l’enseignement obligatoire abandonnant ses missions pourtant fondamentales en matière de « haute surveillance » - contrôle pédagogique et de coordination entre des cercles scolaires issus de la régionalisation - de l’Ecole obligatoire neuchâteloise.

La situation, tendue sous Philippe Gnaegi, est devenue critique sous Monika Maire-Hefti. Si le premier avait placé l’école aux soins intensifs, avec l’espoir de l’en sortir par le haut, la seconde préfère les soins palliatifs et choisit des thérapies aux allures de sparadrap sans chercher à soigner un mal qu’elle ne semble pas être en mesure de saisir. Elle paraît hélas ignorer ce que signifie une école républicaine et en donne une définition erronée, en totale inadéquation avec celle léguée par l’histoire de notre canton. Ses convictions la portent à vouloir traiter la pauvreté, comme la faiblesse scolaire, par la charité plutôt que par la force de la volonté.

La cheffe du département de l’éducation et de la famille est élitiste sans le savoir. En sapant année après année les conditions de travail des enseignants et celles de la scolarisation des enfants de ce canton, elle condamne les plus fragiles d’entre eux à l’échec et n’offrent qu’aux meilleurs la possibilité de s’en sortir. Encore une socialiste non pratiquante, préférant la paix de son âme à un engagement politique concret auprès de celles et ceux qu’elle est censée soutenir, les enseignants et les enfants de son canton d’adoption !

Une approche plus factuelle démontre à l’envi que l’école « HarmoniSée à la neuchâteloise » a du plomb dans l’aile. Les moyens débloqués pour la mise en œuvre des réformes inhérentes au concordat HarmoS sont insuffisants. Pour preuve, la proposition de baisse du nombre de leçons dispensés aux élèves du cycle 2 pour compenser la décharge accordée aux enseignants aux degrés 3, 4, 5 et 6. A observer les compétences de nombre d’élèves, en fin de scolarité, notamment en français, plus particulièrement en lecture, force est de constater qu’il y a péril en la demeure. Dans un canton déjà peu généreux en la matière, ayant pour habitude d’exiger des familles de rattraper ce qui ne se fait pas en classe, générant une surcharge de devoirs à domicile, de cours d’appui à la charge des parents et des tâches scolaires supplémentaires qui s’invitent de plus en plus régulièrement durant les vacances de nos chères têtes blondes, l’écart ne peut que se creuser entre les meilleurs élèves et les plus démunis (*).

De surcroît, les coupes à répétition opérées dans le secteur du secondaire II neuchâtelois excluent ce dernier des normes habituelles usitées dans les autres cantons suisses. Avec un encadrement très en-dessous de ce qui existe ailleurs en Suisse, des effectifs par classe pléthoriques et un indice-horaire élevé pour les enseignants, le canton de Neuchâtel se distingue également, en ne permettant plus une évaluation et une préparation équivalentes à ce qui se pratique dans les autres cantons.

Que dire encore de la mise en place du concordat sur l’enseignement spécialisé ? (*) Les bonnes intentions, intégratives avant tout, sont battues en brèche par un manque de moyens financiers qui retarde indéfiniment l’introduction d’un vrai concept cantonal en la matière.

Bref, c’est à croire que nos autorités scolaires ne connaissent pas la honte, sinon elles seraient tellement rouges qu’on les distinguerait dans l’obscurité dont elles nimbent notre école. Dès lors, appeler la Confédération à la rescousse, alors que l’exécutif cantonal n’en finit pas de sacrifier notre école au point que cette dernière n’est plus HarmoS-compatible que sur le papier, n’apparaîtra incongru qu’aux autruches qui gardent la tête bien enfoncée dans le sable plutôt que d’embrasser l’horizon du haut de leur cou, frêle mais majestueux.

13 août 2018

Lettre ouverte au Conseil d'Etat

 

 

Quelle que soit sa situation, un canton ne devrait pas malmener son école !

L’éducation n’a pas de prix mais l’école a un coût. Cela dit, l’école ne saurait se trouver, dans quel que contexte que ce soit, livrée aux affres de la conjoncture !

La crise que l’Ecole neuchâteloise traverse depuis un an, symbolisée par le combat mené contre l’introduction d’une nouvelle grille salariale, révèle le très grave fossé creusé au cours de ces dernières années, entre son rôle et ses missions et l’absence de moyens pour les exercer.

Permettez-nous dès lors, Monsieur le Président du Conseil d’Etat, suite à votre appel  à toutes les forces constructives de ce canton, de vous adresser ces quelques lignes, tentant une brève analyse de la situation et jetant quelques propositions de mesures possibles pour remédier à cette situation.

Aujourd’hui, après plusieurs mois de contacts divers avec des autorités communales – villes et campagne –, des présidentes et présidents de comités scolaires, des membres de directions d’écoles et de très nombreux enseignants, nous tenons à vous exprimer notre vive inquiétude pour l’avenir de l’Ecole neuchâteloise. Depuis 2012, par le biais de plusieurs prises de positions, notre Collectif a tenté de tirer la sonnette d’alarme auprès de diverses instances, sans jamais avoir le sentiment d’être entendu, ni même écouté. Si nous cédons aujourd’hui à cette façon de faire, c’est parce que tous nos interlocuteurs ont été unanimes à évoquer la gravité de la situation, regrettant d’autant plus amèrement le fait de n’être pas entendu par l’autorité cantonale.

La détérioration de la situation observée de ces dernières années nous amène aux causes du désarroi paroxystique évoqué par les acteurs de l’école, causes tout à la fois structurelles et conjoncturelles.

Remédier à la surdité de l’autorité cantonale en écoutant celles et ceux qui font l’école

Les récentes mobilisations du corps enseignant et les mesures décidées par le Conseil d’Etat pour y mettre fin sonnent comme un cinglant désaveu pour le Service de l’enseignement obligatoire, censé jouer un rôle de courroie de transmission privilégiée entre l’Ecole et le « Château ». Pour preuve, les améliorations des conditions de travail proposées par le Conseil d’Etat pour stopper la crise ont été plébiscitées par 80% du corps enseignant, signifiant ainsi qu’elles répondaient à de fortes attentes des professionnels de l’éducation pour qui la détérioration du cadre de leur activité professionnelle met en danger le cœur de leur mission, soit l’élévation des enfants qui leur sont confiés.

Mme la Conseillère d’Etat Monika Maire-Hefti, sans doute mal conseillée car estimant pouvoir s’appuyer sur la seule expertise de son entourage, a choisi de ne pas tenir compte des signaux d’alarme régulièrement activés pas les associations professionnelles et notre « observatoire » de l’Ecole neuchâteloise. Elle a heureusement pu compter sur ses collègues du Conseil d’Etat pour sortir de cette ornière, qui, en la circonstance, se sont investis pour apaiser la situation et agir en lieu et place du Service de l’enseignement obligatoire et du département de l’éducation et de la famille (DEF) apparemment débordés par une réalité trop longtemps occultée et arque-boutés sur des préoccupations administratives et intercantonales

 

Régionalisation de l’école : une articulation insatisfaisante entre canton et régions

Ce qui est vrai pour les enseignants l’est tout autant pour les autres acteurs incontournables de l’institution scolaire, les responsables politiques et les directions des différents cercles scolaires. Force est de constater que l’autorité cantonale peine considérablement à agir pour que la régionalisation de l’école puisse déployer tous ses effets positifs. Certes nul système n’est parfait, mais une sorte de désenchevêtrement des tâches entre canton et cercles scolaires doit absolument être opéré, de manière à sortir de ce « mi-chemin » contre-productif.

Sur le papier, tout paraît clair. Le canton fixe les grandes orientations pédagogiques et veille à ce que les prestations publiques en matière scolaire soient équitables, partout sur le territoire cantonal. Les cercles scolaires, quant à eux, disposent d’une autonomie suffisante pour coller au plus près des besoins des familles de leur bassin de recrutement, de manière à répondre efficacement aux réalités de leurs régions respectives.

Dans la réalité, le Service de l’enseignement obligatoire, dont le chef n’a jamais accepté d’être rétrogradé au rang de chancelier de l’Ecole neuchâteloise alors qu’il en était, auparavant, le président, semble tout mettre en oeuvre pour rendre la vie dure aux différents cercles scolaires qui, de surcroît, peinent à coordonner leurs visions et demeurent trop soumis au joug cantonal. Le projet de subventionnement de l’école au travers d’un coût par élève plutôt que par le traitement des enseignants, en est une belle illustration. Outre qu’il ouvre la voie au bon éducatif, solution en vogue dans quelques pays anglo-saxons et leurs affidés mais catastrophique pour un canton tel que le nôtre, aux réalités hétérogènes, il tente d’instaurer une uniformisation par le haut, un égalitarisme d’un autre âge qui, pour le coup, rappelle plus les tares du communisme que les méfaits d’un libéralisme forcené ! Parlons clair : ce genre de projet démontre clairement que l’Ecole neuchâteloise n’a plus de boussole, naviguant à vue même, dans des projets prospectifs ! Seule l’abnégation du corps enseignant permet d’éviter le naufrage, à l’image de la mise en place plus que poussive de la réforme du cycle 3 de l’école obligatoire. Premièrement, le canton décide de ne pas mettre les moyens nécessaires à un changement pédagogique majeur, pénalisant ainsi la belle philosophie intégrative dictant la réforme et laissant des enseignants démunis incapables de mettre en œuvre une pédagogie différenciée. Deuxièmement, il continue de s’arroger le pilotage exclusif du projet, même s’il consulte les directeurs, alors que la vérité sur les difficultés rencontrées et les remédiations à apporter ne peuvent provenir qu’exclusivement du terrain, où, contrairement à ce qui a été pensé au sein de groupes de travail cantonaux, rien ou presque ne se traduit comme on l’avait imaginé.

Que dire enfin de l’enseignement spécialisé, plus globalement du suivi scolaire des élèves aux « besoins éducatifs particuliers » ? Malgré une adhésion tardive – janvier 2013 - à l’Accord intercantonal en matière de pédagogie spécialisée, le canton en a tellement peu fait en la matière -la philosophie intégrative ne s’est toujours pas traduite dans la pratique, faute de moyens - qu’il met trop souvent en grande difficulté un corps enseignant dans l’impossibilité de gérer les apprentissages et les comportements des élèves concernés, dans des classes à trop grands effectifs.

 

Comment économiser dans l’école la moins chère de Suisse ?

L’Ecole neuchâteloise est connue pour être la moins chère de Suisse. Dès lors, comment et où économiser davantage encore, tout en maintenant une institution de qualité ?

Le Conseil d’Etat a choisi de réduire les salaires des plus jeunes enseignants, avec une nouvelle grille salariale préservant et même créant, d’une part, de nouvelles inégalités au sein de la corporation enseignante, pire, accélérant, d’autre part, le risque d’exode d’enseignants. Cette grille révèle ainsi une cruelle absence de vision et une piètre image d’une profession au service de la jeunesse. Car, dans un contexte de renouvellement du corps enseignant, au sein de cantons romands « payant » tous mieux que Neuchâtel, l’évolution logique ne peut qu’être un développement assez massif du travail frontalier dans le domaine de l’enseignement. C’est d’ailleurs déjà le cas dans certaines régions du canton !

Cependant, des pistes d’économies conjoncturelles existent, qui ne toucheraient pas à la qualité de l’’enseignement, bien au contraire. Le gel, durant une période à définir, de toute formation et autres formes de recyclages induits par une application rigide d’un plan d’études romand qui a d’ores et déjà démontré ses limites. Une suggestion, par ailleurs et à ce propos : l’abandon de la notion-même de recyclage, le corps enseignant ne ressemblant pas à des bouteilles en pet usagées que l’on va convertir en tuyaux de chantier ! La formation continue doit répondre prioritairement aux besoins exprimés par les enseignants et non pas aux injonctions de l’autorité cantonale qui n’a pas modifié ses pratiques unilatérales et frontales dans ce domaine depuis plusieurs dizaines d’années. On pourrait ainsi, autre exemple d’économies, stopper l’imposition et la distribution automatique de moyens d’enseignement inutilisés par le corps enseignant car inadéquats en regard des besoins des élèves. On pourrait encore revenir à des pratiques de remplacements et/ou de stages avec les étudiants de 3e année de la Haute Ecole pédagogique (HEP) pour disposer de forces vives afin de dispenser des appuis absolument nécessaires dans certaines classes. Enfin, un dernier exemple de déficit pédagogique ayant engendré des coûts supplémentaires, l’application rigide des horaires-blocs, dans les deux premiers degrés du cycle 1 notamment, pénalisant la différenciation des degrés. Ainsi, en privilégiant la « garde » des enfants, on pénalise les apprentissages de ceux-ci.

On le voit, même dans une école fortement amaigrie depuis des années, des pistes d’économies intelligentes et réfléchies existent, en ne craignant pas d’adopter de nouveaux modes de fonctionnement qui se substituent, et non se superposent, aux anciens.

Ainsi, le corps enseignant disposerait à nouveau de conditions-cadre à même de favoriser les apprentissages de tous les élèves. Car, ne soyons pas dupes… Aujourd’hui, les effets positifs des trop nombreux changements d’ordre méthodologique n’ont largement pas été démontrés. Si l’excellence est toujours présente, chez une bonne partie des élèves issus de l’école obligatoire, le niveau des plus démunis a très nettement régressé, engendrant trop souvent des troubles du comportement qu’une philosophie préventive aurait souvent pu éviter.

Face aux multiples défis d’un avenir non défini, l’éducation apparaît comme un atout indispensable pour permettre à nos sociétés de poursuivre sa progression vers des idéaux de paix, de liberté et de justice sociale. Dans ce contexte, le Collectif du Pervou tient à réaffirmer sa foi dans le rôle essentiel de l’éducation. Oui, Monsieur le Président du Conseil d’Etat, l’éducation est plus que jamais une utopie nécessaire, dans le contexte de ce début de siècle marqué par le bruit et la fureur et dans lequel l’angoisse se dispute avec l’espoir. C’est pourquoi, il nous paraît impératif que toutes celles et tous ceux qui se sentent une responsabilité citoyenne au sein de nos démocraties accordent leur attention aux finalités de l’éducation et aux moyens confiés à l’éducation.

Telle est, Monsieur le Président du Conseil d’Etat, notre contribution à la réflexion plus globale, inévitable à notre sens, qui sera sans doute initiée suite aux manifestations du corps enseignant durant cette année 2016.

13 août 2018

Un label de qualité pour nos écoles

 

 

En début d’année 2014, le Grand Conseil a accepté à la presque unanimité le projet de loi intitulé « Réforme des filières » au cycle 3 de la scolarité obligatoire, étape majeure de l’évolution de l’Ecole neuchâteloise. Le Collectif du Pervou s’est réjoui de cette décision qui met notamment un terme à plus de vingt années d’un système sélectif qui a déployé tous ses effets pervers, en particulier à l’encontre des élèves les plus démunis.

Il n’aura échappé à personne l’acceptation d’un amendement enjoignant l’Etat d’assurer le suivi de cette réforme ! Grande première dans la longue histoire des changements de programmes et de moyens d’enseignement, lesquels ont toujours été assortis d’importants recyclages fort coûteux sans toujours apporter les résultats attendus en termes de changements de posture pédagogique chez les enseignants. Certes la différenciation des pratiques est admise, cependant la formulation des objectifs visés n’a jamais été d’une clarté telle qu’elle garantirait des pratiques en adéquation avec les décisions de l’autorité scolaire.

Peut-être convient-il de rappeler que la légitimité de toute réforme réside dans son degré  de réussite scolaire des élèves, respectivement de meilleurs résultats dans les apprentissages ! Dès lors, chacun comprendra l’importance du soutien à apporter au corps enseignant d’une part, de la validation des acquis et des pratiques d’autre part. Aujourd’hui, force est de constater que les directions d’écoles ne sont pas en mesure d’exercer cette double fonction. Par manque de temps d’abord, prises dans les méandres de la gangue administrative et organisationnelle, et par conflit de loyauté envers leur corps enseignant ensuite, jamais à ce jour un véritable « contrôle pédagogique » formatif n’a été exercé. Outre la dynamique d’auto-formation engagée dans les écoles en matière de culture d’établissement, outre la philosophie imprimée par les directions d’écoles vis-à-vis du changement en particulier, l’Etat, dans sa mission régalienne, demeure le seul garant d’une application adéquate de la réforme engagée pour laquelle d’importants moyens ont été octroyés.

Aujourd’hui, tout le monde y va de sa recette. Nombre de pseudo-spécialistes, véritables électrons libres de la pensée unique sans coordination ni validation du « politique » plaident pour l’évaluation des élèves au travers d’objectifs et de moyens d’enseignement uniformisés.  Dès lors, on ne parle plus que de programmes-planchers, de socles de compétences, de noyaux de savoirs qu’il faudrait absolument évaluer selon des normes mondiales, européennes et confédérales, à divers moments de la scolarité. Sans toujours insister sur la manière avec laquelle ils devraient être atteints par tous et, de surcroît, être largement dépassés par nombre d’élèves qui possèdent des compétences plus affirmées. C’est du moins ce qu’estime la nouvelle génération des gestionnaires de l’école !

D’autres, certes moins bardés de titres mais forts d’une pratique professionnelle dûment reconnnue et d’études pédagogiques et d’enquêtes plus pragmatiques, observent que certaines écoles obtiennent de bien meilleurs résultats que d’autres. Cette approche permet de  dégager sept catégories de  caractéristiques communes à toutes susceptibles d’être évaluées au sein des écoles, selon un découpage par cycle d’enseignement par exemple:

Le « climat » de travail est agréable et détendu. L’atmosphère y est paisible et studieuse. Les incivilités y sont rares, la discipline s’est considérablement améliorée. Grâce aux efforts de tous, l’école est accueillante. Elèves et enseignants s’y saluent et s’y respectent mutuellement. 

La maîtrise des compétences constituent  la priorité des projets d’école. On vise en permanence la qualité de l’enseignement. Les aides pédagogiques sont structurées et organisées en fonction des besoins. L’apprentissage de la lecture est privilégié. Les évaluations sont fréquentes et elles font systématiquement  l’objet d’une analyse collective de type « bilan et perspectives », dans une pespective formatrice. On privilégie le travail dans la classe. Toutefois les ouvertures vers l’extérieur –visites d’artisans, d’artistes et de sportifs - sont nombreuses et renforcent les apprentissages en leur donnant sens.

La pédagogie exercée est empreinte de différenciation. L’hétérogénéité est considérée comme un vecteur d’apprentissages mutuels entre élèves et non comme un obstacle aux plus rapides. Les difficultés des élèves et leurs rythmes d’apprentissages divers servent les apprentissages de tous et de chacun.

L’organisation de l’école est démocratique. Aucun de ces établissements n’est considéré comme innovant de l’extérieur. Les enseignants ne sont pas doctrinaires. Ils ont construit leur école progressivement, passant des accords successifs avec les nouveaux venus. Ils ont créé leur école en quelque sorte, sans à-coups et sans ruptures. D’un commun accord, le corps enseignant a décidé de porter l’accent sur les petits degrés en leur permettant de travailler avec de faibles effectifs, les dotant de moyens supplémentaires, d’une enseignante de soutien en particulier. On y pratique l’œcuménisme pédagogique et didactique. On assiste ainsi à un foisonnement de moyens divers, d’outils variés et techniques et d’organisations du travail variables selon les besoins. C’est la concertation qui règne en chef sur ces écoles.

Le corps enseignant est stable et solide. Non seulement les « anciens » ont choisi de rester mais les nouveaux ont choisi de venir. Dans toutes ces écoles, il existe un gros noyau d’enseignants expérimentés qui contribue à reconduire en permanence un remarquable esprit d’équipe. Pas de clans parmi les enseignants, l’entente y est bonne et familiale. Les gens sont tolérants et disponibles. Néanmoins, toutes et tous disent strictement séparer vie privée et vie professionnelle.

Les « principaux » de ces écoles sont des gens dynamiques, motivés et bien intégrés dans le quartier ou dans la cité. Grâce à leur charisme, ils attirent le respect et la sympathie. Ils vivent leur fonction avec une certaine passion mesurée. Ils sont de parfaite médiateurs, veillant aux bonnes relations au sein de l’équipe mais aussi entre l’école et l’extérieur. Ils sont soucieux de l’image de leur école.

Les enseignants portent un regard positif sur les élèves et leurs familles. Pas de morosité, de fatalisme voire de déterminisme, le corps enseignant ne nie pourtant pas les difficultés sociales de telle ou telle situation. Toutefois, le discours demeure chaleureux à l’endroit des parents et des élèves.

Sept spécificités… Ou sept leçons à tirer afin de parfaire l’efficacité de nos écoles et de la mesurer. Chaque école a sa personnalité. Et c’est là, sans doute aucun, une des richesses de notre système scolaire actuel. Mais au-delà de leurs différences, et fort de la volonté politique plus ou moins ambiguë et plus ou moins affichée de les rendre plus autonomes – en les autorisant à se doter de forces supplémentaire compte tenu des besoins particuliers par exemple - , l’addition de toutes ces caractéristiques représente certainement un garant d’efficacité. Qui vaut bien,  sept fois ou même davantage, les nombreux tests et autres formes d’évaluations communes qui n’éclairent bien souvent que ce que l’on veut chercher. Décerner un label de qualité à une école, c’est gratifier l’excellence du principe de formation continue d’un corps enseignant stimulé par sa direction. En même temps, c’est distinguer une culture d’établissement génératrice d’un climat de travail particulièrement serein, à l’abri des tensions d’un environnement sociétal qui se dégrade çà et là.

Défi de ce nouveau siècle qui s’ouvre ? Ou l’art de travailler en amont et en aval… Par la distinction d’un label-de qualité à chacun des écoles régionales à même de remplir ces sept conditions !

 

13 août 2018

Rénovation du cycle 3 de l'Ecole obligatoire

 

Le comité du Collectif du Pervou a invité ses membres à participer à une séance de travail consacrée à l’examen du projet de rapport sur la rénovation du cycle 3 de l’Ecole obligatoire neuchâteloise, dans le cadre de la procédure de consultation initiée par Mme la Conseillère d’Etat Monika Maire-Hefti, cheffe du DEF. Cette séance de travail s’est tenue le 25 septembre 2013, à la Maison du Pervou à Boudry, lieu traditionnel de nos séances.

Compte tenu de la spécificité du Collectif du Pervou – Observatoire de l’Ecole constitué d’experts de toutes provenances -,  c’est, somme toute, naturellement, qu’il a opté pour un angle de travail quelque peu différent, soucieux d’attirer l’attention des autorités et des acteurs de l’école, sur le thème de la marginalisation scolaire, en lien très étroit avec les « outils » de sélection du cycle 3.

Les considérations qui suivent ne doivent pas être perçues comme un rejet du projet de rapport mis en  consultation. Bien au contraire ! Ni dupes ni naïfs, les membres du Collectif sont parfaitement conscients qu’il n’est pas question de soumettre un projet révolutionnaire qui se verrait immédiatement rejeté par l’ensemble des acteurs concernés. Le retrait du projet de réforme de l’école secondaire intervenu en 2004 est dans toutes les mémoires. Le canton de Neuchâtel ne peut se permettre un nouvel échec de la refont de ses structures. C’est là une des raisons pour lesquelles le Collectif du Pervou souscrit au projet de loi mis en consultation, parfaitement conscients qu’il vaut mieux mettre en œuvre de nombreuses « petites » évolutions que de devoir affronter une  révolution.

Toutefois, force est de constater que le rapport ne témoigne guère d’une vraie volonté de modifier la philosophie pédagogique de l’Ecole neuchâteloise. Certes, on habille les principes d’orientation-sélection sous de nouveaux atours mais on ne perçoit pas le souci de permettre aux plus démunis de s’inscrire dans la vie professionnelle, respectivement la vie sociale, au terme de la scolarité obligatoire.

Car la réalité résiste… De plus en plus de jeunes vivent des situations délicates en fin de parcours scolaire. Nombre d’entre eux se retrouvent, dans les mois qui suivent, dans les mailles de plus en plus « vailles » de l’aide sociale. Depuis près de vingt années, tentant de répondre aux nombreux cris d’alarme lancés par quelques partenaires de l’école, on crée des classes de tous types, sous des appellations et intitulés divers, pour tenter de « sauver » les plus faibles.  Car il convient de demeurer conscient que,  pour cette catégorie d’élèves, notre système scolaire fait office de « centrifugeuse », contraignant à des choix par défaut, au terme d’échecs successifs.

En ce qui concerne les contenus du projet de rapport, le Collectif du Pervou relève que le chapitre intitulé « Aides pédagogiques » est particulièrement faible. Ses membres observent comme un paradoxe entre les déclarations d’intentions du préambule et les moyens d’atteindre ces objectifs.

A considérer le volume impressionnant de leçons particulières dispensées par des « privés » aux enfants des familles les plus aisées, il n’est pas surprenant que l’écart entre les plus démunis et les plus chanceux ne cesse de s’accroître. Ainsi, au fil des ans, c’est une véritable « banlieue » scolaire que l’on génère ! Par exclusion… A ce propos, l'un des participants neuchâtelois-jurassien, aujourd’hui vaudois a évoqué deux exemples  intéressants existant dans ce dernier canton: le CVAJ (Centre vaudois d’aide à la jeunesse) et  « Accent », une structure récente mise sur pied M. Pierre-Yves Maillard pour appuyer spécifiquement les requérants d'asile.

En corollaire, le Collectif du Pervou se montre fort sceptiques au sujet des capacités – et de la volonté – des enseignants en général, les « spécialistes » plus particulièrement, d’enseigner dans un contexte hétérogène, de gérer une indispensable pédagogie différenciée, de soutenir les élèves les plus en difficultés, à un âge où les problèmes de comportements atteignent des dimensions souvent difficilement contrôlables. La formation prévue à cet effet et dispensée par la HEP-BEJUNE ne pourra remédier à ce grave déficit. Cette dernière institution n’en n’a ni les forces ni les compétences

En résumé, le Collectif du Pervou agréée aux conclusions du rapport, considérant cette petite rénovation – sorte de ravalement de façade- comme indispensable après plus de vingt-cinq années d’attente. Toutefois, il est de son devoir également de rendre les décideurs attentifs, si besoin est, aux dangers inhérents à une absence de volonté politique de modifier la structure profonde et la philosophie pédagogique de l’école. Cependant, dès lors que le système scolaire satisfait les couches « moyennes  et supérieures » de la population, chacun sait qu’il n’est point besoin de bouger les lignes davantage qu’il ne faut !

13 août 2018

Collectif du Pervou, pourquoi?

 

 

Groupe  apolitique, mais au besoin, « inter » et « multi »partis à la fois,  selon les dossiers, au gré des circonstances, le Collectif du Pervou, groupe d’experts, a pour but de défendre les intérêts de l’Ecole en général, de l’Ecole neuchâteloise et de sa place dans le paysage scolaire romand, des enseignants et des élèves, dans une perspective républicaine  et dans une philosophie humaniste !

Constitué en automne 2011, à la lumière de l’importance de  dossiers déterminants pour l’avenir de l’Ecole neuchâteloise, le Collectif du Pervou rassemble des personnes désireuses  d’œuvrer, ponctuellement ou de manière permanente, à la qualité de l’Ecole. Ainsi, John Vuillaume, actuel président du SAEN, Jean-Claude Guyot, député, président de la commission HarmoS, Claude-Alain Kleiner, anc. inspecteur d’école et conseiller communal et d’autres encore se sont  associés pour défendre certaines causes, stimuler la réflexion et se mettre à disposition des différents acteurs officiels de l’Ecole. A certaines occasions, ils ont été rejoints par certains acteurs de la vie politique et/ou scolaire neuchâteloise, Bertrand Zadory, professeur à la HEG, notamment.

Aujourd’hui, à l’heure d’une prochaine passation de pouvoirs au plan politique compte tenu de la future répartition des départements au sein du Conseil d’Etat, soucieux de l’indispensable suivi à donner à d’importants travaux en cours, le Collectif du Pervou a souhaité faire connaître son existence en présentant l’inventaire des  dossiers majeurs pour l’avenir de notre canton, en même temps que sa vision en la matière.

  1. 1.       Régionalisation de l’Ecole neuchâteloise

Dessinée à l’époque par Mme et MM. les conseiller communaux Florence Perrin-Marti, Didier Berberat, Daniel Perdrizat et Claude-Alain Kleiner, avec l’appui de l’ACN et de son président M. Raphaël Comte, l’organisation de l’Ecole neuchâteloise passant sous gouvernance communale a représenté un acte majeur en matière de rénovation structurelle de l’école neuchâteloise. Souvent contestée par les services de l’Etat, cette direction nouvelle de l’Ecole favorisant une gestion de proximité par les autorités communales représentait alors la concrétisation d’une large volonté des communes neuchâteloises, en symétrie à la verticalisation de l’Ecole voulue par le concordat HarmoS.

Aujourd’hui, la mise en œuvre débutée en août 2012 s’avère parfois plus compliquée que prévue. En effet, si à Val-de-Travers ainsi qu’à Val-de-Ruz, la fusion des communes a largement contribué à une application relativement aisée, d’autres régions rencontrant certaines difficultés, la juste répartition des compétences entre l’autorité communale et la direction « opérationnelle » de l’école est encore à affiner. A ce propos, les directions sont confrontées aux difficultés inhérentes à la gestion d’une région et non plus d’une école. Ainsi, les problématiques d’organisation des classes, la délicate question des transports ainsi que l’insoluble gestion des remplacements génèrent aujourd’hui des soucis nouveaux. Ce dossier nécessite dès lors un suivi particulièrement attentif. Au surplus, les organes de consultation que représentent les Conseils d’établissement scolaires ne sont pas encore totalement constitués des partenaires indispensables à la bonne marche de l’école.

  1. 2.       Les structures de l’Ecole neuchâteloise

La mise en conformité des structures de l’école neuchâteloise avec les exigences du concordat HarmoS génère d’importantes réflexions auxquelles les organes cantonaux n’étaient pas parfaitement préparés. Dès lors, le risque de voir cette indispensable réforme structurelle être retardée pour cause de difficultés techniques est grand. Or, le paysage scolaire neuchâtelois, dans sa structure – année d’orientation au degré 8 et son système sélectif – n’est aujourd’hui plus du tout adapté. Ainsi la structure souhaitée par HarmoS prévoit-elle un nouveau découpage des 11 années d’école obligatoire ! Cette contrainte engendre, presque naturellement, la réforme des filières, voulue et engagée en cette fin de législature et qu’il s’agit absolument de faire parvenir à son terme, malgré les résistances de corps enseignants quelque peu instrumentés par certaines directions d’écoles. Des moyens supplémentaires, notamment pour l’aide aux élèves en difficultés, sont dès lors indispensables à la réussite de cette réforme. Une réforme salariale s’avère également incontournable puisque, aujourd’hui, malgré un titre identique, les enseignants des cycles 1 et 2, ne sont pas rémunérés de manière identique. En conséquence, la réforme des filières passe par une harmonisation des traitements aux cycles 1 et 2.

  1. 3.       Intégration des enfants « différents » ou souffrant de handicaps

La récente décision du législatif cantonal en faveur de l’application du concordat intercantonal pour l’enseignement spécialisé oblige le canton à actionner la mise en œuvre de cette réforme majeure pour l’Ecole neuchâteloise. En effet, l’intégration des enfants « différents » représente un défi capital pour l’avenir du canton. Les attentes sont nombreuses, les résistances également. Imaginer pouvoir y souscrire sans moyens supplémentaires est un vœu pieu. Aujourd’hui, la multiplication des «  situations » nécessitant des aides particulières, orthophoniques notamment,  représente des coûts monstrueux qu’il s’agit de juguler tant que faire se peut, au profit de l’enseignement « ordinaire ». Plus concrètement, la prise d’un arrêté stipulant que les enfants atteints de dyslexie par exemple est aujourd’hui urgent tant les souffrances des enfants concernés, respectivement leurs parents, sont grandes.

Plus globalement, l’intégration des enfants « différents » doit pouvoir se faire dans des conditions de mutuelle reconnaissance des champs de compétences de chacun des partenaires. Il s’agit d’ouvrir ce chantier et de permettre aux écoles de mener des expériences diverses grâce à des moyens proportionnés aux besoins.

Au terme de l’énoncé de ces trois objectifs primordiaux, un certain nombre de points sont à prendre en considération également :

  1. La formation duale et l’augmentation du nombre de places d’apprentissage, en regard du taux de chômage chez les jeunes, nécessitent une réflexion permanente. Dans le contexte cantonal actuel, l’école a un rôle à tenir. Des pistes nouvelles doivent émerger afin de permettre un travail plus pro-actif au niveau des OROSP et bien plus préventif dans les écoles. Il s’agit-là de mettre en place une cellule de réflexion de manière urgente car le nombre d’élèves sortant du système scolaire sans fondamentaux et donc incapables d’accomplir un apprentissage ira en grandissant.

Dans cet esprit, une meilleure orientation par une meilleure information des parents qui ne jurent que par les études longues pour leurs enfants est indispensable.

  1. L’avenir de la HEP-BEJUNE inquiète, en particulier le maintien du site de La Chaux-de-Fonds car la main-mise jurassienne sur la HEP est toujours plus criante, alors que la formation des étudiants en PF1 est excellente. Des collaborations avec l’Université semblent évidentes pourtant elles peinent à prendre corps.
  2. L’Université de Neuchâtel constitue une chance exceptionnelle pour notre canton. Cependant, pour des raisons diverses, son lien avec la Cité n’est plus aussi évident qu’auparavant. Seules quelques facultés – les lettres avec l’Institut de langue et de civilisation françaises notamment – connaissent un succès qui fait connaître Neuchâtel loin à la ronde. Toutefois, l’observation de la vie estudiantine dans d’autres villes romandes – à Fribourg en particulier – démontre à l’évidence la perte d’aura et de dynamisme de l’Université à Neuchâtel.

En conclusion, le canton de Neuchâtel doit redevenir le canton pionnier qu’il était en matière de formation. L’installation du CSEM et les collaborations établies avec l’EPFL contribuent à cette reconstruction. Toutefois, soumis à un régime de réformes important, le canton n’est plus une terre d’expériences. Il ne favorise plus autant qu’auparavant les projets novateurs en lien avec des problèmes de société – l’intégration, la citoyenneté, l’éthique et la morale,… -.

 

L’Ecole, pour retrouver sens en son rôle au sein de la société, doit définir une vision. Seul le « politique » possède cette compétence !

 

A quand les « Etats généraux » de l’Ecole dans le canton de Neuchâtel ?

 

 

 

 

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